On a aimé
Rich Aucoin
On peut l’avouer maintenant : quand on a décidé dans le dernier BIKINI de mettre Rich Aucoin dans l’agenda des choses-qu’il-faut-voir-vraiment-déconnez-pas, c’était quasi du pif. Tout juste avait-on lu de bons échos sur le Net de ses prestations live et entendu quelques morceaux bien cools sur YouTube. Autant dire qu’on ne s’est pas forcément avancé serein devant la scène Xavier Graal en cette fin d’après-midi. Grave erreur.
Le Canadien au nom chelou débute derrière ses machines en combi short chaussettes de foot tennis sans qu’on comprenne bien pourquoi. Bon, on va vite comprendre : il va passer une bonne partie du concert à sauter dans tous les sens, à slammer, à chanter au milieu de la foule, à balancer des cotillons, à se balader micro en main jusqu’à l’arrière de l’assistance, tentant de réveiller les mecs faisant la sieste.
Scéniquement on ne peut pas tellement faire plus fort, musicalement, c’est pas mal non plus. Un set bubblegum pas cérébral pour un sou mais ultra jouissif. Un mélange de Misteur Valaire, des Go! Team et des Flaming Lips. Rich Aucoin finira même par donner son numéro de téléphone perso et son adresse mail sur écran géant pour donner son album gratos à qui n’en veut. Putain oui bien sûr on prend.
Baxter Dury
On l’avait déjà vu à la Route du Rock hiver, ainsi qu’aux Sons d’automne à Quessoy. Toujours un plaisir. Sur la petite scène et face à une (très) petite assistance (The Cure pile poil au même moment), l’un des meilleurs représentants actuels de pop british a donné un set plutôt cool et plutôt classe. Flegme, joke et petits verres de whisky entre les morceaux. Et c’est là qu’on se dit aussi que son dernier album Happy Soup tient plus que bien la route, notamment grâce aux titres Trellic, Happy Soup, Claire, Isabel…
Les Scarletins
Les lauréats Jeunes Charrues du pays de Saint-Brieuc. L’un des groupes, avec Mermonte, qui peut prétendre remporter le tremplin. Sur le programme des Charrues, il est écrit : « rythmes effrénés, guitares folles et synthés ravageurs. » C’est vrai. Bon, leur rock nerveux ne révolutionne pas le genre mais les quatre garçons le pratiquent bien. Très bien même. Ca passe tout seul : comme papa dans maman. Et on trouve cool le batteur, tout seul dans un coin de la scène, qui fait sa tambouille pénard.
Other Lives
Bieng.
Bloc Party
Tiens, Bloc Party ! On les avait quasi oublié ceux-là. Un amour d’un couple d’années – vers 2004, 2005, un truc du genre – vite relégué au rayon souvenirs. Jusqu’à ce qu’on apprenne récemment que le charismatique Kele Okereke et sa bande avaient décidé de rallumer la chaudière, avec un nouvel album à sortir en août et une série de concerts pour en faire la promo. Dont les Vieilles Charrues, donc. Du nouvel album, on a entendu quelques morceaux, ça semble ok, mais on a surtout apprécié retrouver leurs vieux tubes qui, mis bout à bout, forment quand même un ensemble franchement très honnête. Petit bémol cependant : cette tendance à démarrer leurs morceaux par 30 secondes d’intro inutiles avant de balancer la purée. Putain de préliminaires… Plus que Kele, c’est le batteur Matt Tong qu’on a bien bien kiffé. Le gars a pas du tout la gueule de l’emploi – petites lunettes d’intello, allure frêle, marcel marinière – mais la vache, ce qu’il envoie !
The Cure
Faut le dire clairement, l’apparence des Cure en 2012 est un pousse au foutage de gueule : Robert Smith ressemble à ta mémé au réveil ayant zappé de se démaquiller la veille ; quant aux zicos, les hipsters les plus déglingos n’oseraient pas jusqu’à revisiter leur style capillaire disons très… particulier, pour rester poli. Tout ça donne un air de pas sérieux. L’impression tenace de se retrouver face à une parodie de The Cure façon Didier Bourdon et les Inconnus (Zou zou zoubida, vous vous souvenez ?). Oui, mais il faut aussi être parfaitement honnête et reconnaître que les héros gothiques assurent à fond sur scène. Grosse, grosse leçon de maîtrise technique, avec en point d’orgue Robert Smith et sa voix qui n’a pas du tout vieilli. Après, on ne va pas vous résumer les 2h30 de concert que les organisateurs avaient eu la largesse de leur accorder. De une parce qu’on est arrivé à quasi la moitié, de deux parce qu’on n’est pas des spécialistes. The Cure, voilà c’est pas notre came. Mais on est tout de même capable de reconnaître un grand groupe. Et c’en est un, incontestablement. Robert Smith aura même la classe de venir voir les très nombreux journalistes en conférence de presse à 1h30 du mat’, quelques minutes après la fin du show. Grand monsieur décidemment cette madame.
M83
Comme la copine Yelle, les Antibois de M83 cartonnent plus aux USA que dans leur pays. Mystère. Ils se sont récemment fait remarquer car ces gros vilains du FN avaient piqué un de leur tube sans autorisation. En conférence de presse, le leader Anthony Gonzalez s’est vu remettre l’histoire sur le tapis par un journaliste. Il a gentiment mais fermement botté en touche, genre arrêtez de me faire chier avec ça, en plus courtois. Le garçon a mieux à faire : défendre enfin sa came en France. C’est sur la trop petite scène Xavier Graal qu’il le fera quelques heures plus tard. Beaucoup de monde, bonne ambiance, son électro eighties qui déboite, avec lumières aveuglantes et tout et tout. Bien, très bien. Y a juste la voix de la meuf qui fait un peu trop dance, pour le coup, si on veut faire les difficiles.
On a eu peur
Metronomy
On est les seuls à avoir trouver que le concert des Anglais était moyen ? Pourtant, on aime vraiment bien leurs deux derniers albums, The English Riviera et Nights Out. Ce soir, pendant les vingt premières minutes, on s’est demandé ce qu’ils branlaient. Pas dedans, mou, chiant. Surtout sur les morceaux de The English Riviera. Pas la folaille quoi. Jusqu’au moment de The End of you too, morceau instrumental aux synthés déglingués qui a réveillé Kérampuilh. Rassuré ? Moui. Quitte à faire les chieurs, on rajoutera juste que le génial Corinne a toujours du mal à passer l’épreuve de la scène.
On a zappé
Brigitte
On ne cesse de le répéter dans nos pages. Ce groupe reste pour nous une grande énigme. Les quelques morceaux vus nous confortent dans notre position. Et on comprend pas bien les musiciens habillés en droogies d’Orange Mécanique. Une incompréhension de plus.
Thomas Dutronc
Aïe, aïe, aïe. Ouille.