TRANS 2011 /// NÉS DE LA FUSION ENTRE FEU LES RUSSIAN SEXTOYS ET LE GUITARISTE DES WANKIN’ NOODLES, LES TROIS RENNAIS DE JUVENILES MISENT SUR UNE ESTHÉTIQUE MARQUÉE ET CLASSIEUSE POUR SÉDUIRE. ET CA MARCHE : LE SINGLE « WE ARE YOUNG » EST SORTI CHEZ KITSUNE ET A SQUATTÉ LE COMING-NEXT DU GRAND JOURNAL.

Pour les Juveniles, l’histoire débute par un single, le bien nommé We are young, sorti en mai dernier. Trois minutes entêtantes de flashback dans l’électro-rock des eighties : solide rythmique basse-batterie pour habiller la pièce, clavier pour l’illuminer de fluo et surprenante voix ronde, gutturale, sophistiquée, qui déboule d’on ne sait où et qui fait immédiatement penser au timbre de Morrissey.

Le propriétaire de cet étrange organe, c’est Jean-Sylvain, JS pour les faignants, connu jusqu’alors pour être le guitariste des Wankin’ Noodles. Flatté de la filiation avec l’ancien leader des Smiths,  il tient à rajouter un cousinage vocal avec « Orlando Weeks, des Maccabees ». Vérification faite, c’est juste.

« J’avais des chansons en tête depuis quelques temps déjà, quand je me suis installé en coloc à Rennes avec Pierre, des Russian Sextoys », explique-t-il. Ces derniers, dont le projet disco-punk commence à battre de l’aile, se trouvent à la recherche d’un nouveau dynamisme. L’envie d’un autre son naît. Thibaut, le batteur, poursuit : « Quand je venais rendre visite à Pierre et JS dans leur appart, on s’est naturellement mis à jouer avec le matos présent sur place. »

Le chanteur parle d’une « alchimie ». « Un combo à trois, c’est minimal, rafraîchissant. En studio comme sur scène, ça permet de trouver plus vite notre direction. » Le GPS du groupe hésite néanmoins entre l’Angleterre et New York. « Joy Division et New Order » sont les premiers noms cités, suivis d’influences plus récentes, « Metronomy, The Horrors, Editors… ».

Sans oublier The Walkmen, dont une chanson a inspiré le nom du groupe (prononcer Juvenayl’s). Entre cold-wave mélancolique et pop plus mélodique, le trio n’a pas encore choisi de se situer. Leur seule volonté est de travailler sur « un projet pop à l’esthétique sonore soignée et identifiable ».

L’urgence a d’abord été de composer un EP 5 titres au printemps avec leur ingénieur du son Olivier, puis de profiter de l’été pour travailler, à la fois en studio et sur scène. « C’est une période où il y a peu de monde à Rennes, on peut donc s’exercer tranquille, sans pression. »

Les premières prestations ont eu lieu en juin dans des bars-concerts de la ville. Un set carré et concis d’une demi-heure, c’est à la fois peu et beaucoup pour un groupe encore tout récent qui se donne pour projets cet automne de « sortir un nouvel EP et de multiplier les concerts, pour continuer à grandir ».

Déjà suivi du coin de l’œil par le très select label Kitsuné qui sort en cette rentrée le single We are young, le groupe sera à l’affiche des prochaines Trans Musicales de Rennes cet hiver. Une bonne façon de grandir.

Régis Delanoë
photo : Bikini
Le vendredi 2 décembre à l’Ubu + la tournée des Trans
(article paru dans BIKINI#3)

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