1h30. Concours de beats entre Justice et Christine. Dur de ne pas faire le parallèle entre les deux. Bon, déjà, parce que deux gars, parce que électro nerveuse à base de riffs et de crissements. Et parce que surtout programmés tous les deux hier à la même heure. Un peu bâtard pour le duo normand face aux désormais internationaux Parisiens. Côté presta ? Just easy as ABC pour Justice qui, face à un public très kids, a fait péter les baffles, reprenant les tubes des albums Cross et Audio, Video, Disco. La basse qui tabasse, c’est pour eux. Mais c’est aussi pour Christine qui, sur Grall, a rendu une bonne copie. Malgré la faible assistance, les gaziers ont défendu leur bout de gras. « Christine, c’est Justice en plus bourrin », lâcha un mec devant nous. Pas faux.
0h05. Xavier de Rosnay, le petit stachu de Justice, avait sorti en conf de presse qu’il balisait un poil de devoir conquérir la partie du public qui n’était pas venue pour eux. En vrai, il mentait un peu, les Parigos étaient très attendus, par contre son inquiétude valait pour le groupe qui les précédait, The Rapture. On les avait vu rapidos il y a deux ans à la Route du Rock, et le festival indé malouin semblait nettement plus adapté au rock eighties policé des New-Yorkais. Impression confirmée au début du set, entamé très timidement. En plus, au bout d’une quinzaine de minutes, un gros con bourré fout le bordel dans la fosse, provoquant l’intervention du service de sécu et de secours. Le chanteur Luke Jenner, qu’on sent déjà mal à l’aise devant une assemblée fortement alcoolisée, balise un poil, mais c’est finalement après ces quelques secondes de flottement que les affaires démarrent vraiment. House of Jealous Lover, Come back to me, Sail away et How deep is your love en final permettent de ressortir avec l’impression d’avoir assisté à un bon concert finalement. En tout cas ça nous a donné envie de réécouter leurs albums, objectif atteint.
22h50. « Allo chéri ? C’est Sting, Stiiiiing ! Doudoudou, dadadada, c’est génial ! » Devant la prestation de l’ancien leader de Police, la meuf est au bord de l’orgasme. Bon, c’est peu de dire qu’on ne partage pas son enthousiasme. Par obligation professionnelle, on est allé faire un tour devant Glenmor – enfin, d’assez loin quand même – assister au live d’un gars qui nous a toujours procuré nettement plus de froid que de chaud. En plus il n’a rien à défendre, si ce n’est un best-of sorti l’an dernier et son train de vie, alors on cherche un peu à comprendre ce qu’il fout là. En même temps y a du monde dans la foule – ce samedi est sold-out – et beaucoup semble ravi d’être de cette petite sauterie pour quadras et plus. On est content pour eux.
22h45. C2C a déjà (bien) commencé lorsqu’on décide de se bouger sur la scène Xavier Grall. Du coup, c’est à moitié blindé. Obligé de reculer derrière la régie pour voir l’installation visuelle des quatre Nantais. Bon, soyons franc, c’est techniquement au point (les mecs maîtrisent les platines. Tu m’diras, avec quatre victoires DMC c’est pas illogique), les morceaux s’enchaînent bien (blues>funk>electro>scratch>blues>funk, etc) mais c’est pas non plus le truc du siècle en fait. Disons plutôt le truc de l’été, vu comment ils ont été programmés comme des gorets cette saison.
19h50. Corbeaux vient de Quimper, ce qui n’est pas la ville la plus rock’n’roll du monde. Ni de Bretagne. Ni du Finistère. Donc déjà ils ont du mérite. Mais aussi du talent. La grosse demi-heure jouée dans le cadre du tremplin Jeunes Charrues a suffi pour s’en convaincre. Originalité du groupe : ils jouent sans chanteur, tout à l’instru. On s’imaginait un truc à la Mogwai ou Explosion in the Sky du coup, mais en fait c’est plus péchu, et vraiment bien calé. L’ambiance était là encore à la cool, avec ce petit truc groupe local bien frais du fait que les premiers rangs étaient squattés majoritairement pas la bande de potes venue en voisins. Un lauréat crédible Jeunes Charrues.
19h. La Belgique a cette capacité de toujours dégainer de bons groupes de wok’n’roll. On ne vous parle pas de groupes qui vont révolutionner le genre, mais bien de gars – et en l’occurrence une fille aussi – qui font le métier. Proprement, avec amour. Dans le cas de Balthazar, tout se joue sur la rythmique basse/batterie. C’est bon. What else ?
18h30. Pour l‘anecdote, en se redirigeant vers le site, on est tombé sur les traditionnels murs d’affiches. Dont un comportant un tragique ensemble Tryo/Blankass. On veut le même en papier peint.
18h. Pendant le set de Selah Sue – Patrice avec des ovaires – on est allé faire un tour dans le centre de Carhaix pour y trouver ce qu’on attendait : de la viande saoule. Le genre de costauds qui n’a pas débourré de la veille et à continuer à enquiller les verres sous le généreux cagnard. L’occasion de constater que le Ricard fonctionne décidément très bien, les verres des champions s’empilant comme autant de trophées. « On est la pour se chauffer la gueule », explique un champion. « Tu veux dire pour se CRIBLER la gueule », corrige son pote, la bite à moitié sortie du fourreau. Au niveau du rond-point central, le bar Le Terminus n’a jamais aussi bien porté son nom.
17h30. Sur la petite scène, on retrouve Sallie Ford. Après sa révélation aux Trans de l’hiver dernier, c’est le pas volontaire qu’on va la voir. On est pas seul. Pas mal de monde pour son set. Dont un vieux gars assez magique dansant comme s’il avait bu du Tabasco par les fesses. Si l’on devait accueillir les extraterrestres un jour, je pense que des mecs danseront comme lui : tournoyant sur lui même, il pointera régulièrement le soleil, comme pour le remercier. C’est vrai qu’il fait (très) beau. Sur scène, Ford assure la fiesta. Des guitares vintage et une ambiance routiers US 60′s qui font du bien. Et surtout qui nous font une bonne excuse pour zapper définitivement Selah Sue.
15h30. Sur les campings, ça cogne. Donc ça boit. Entre deux godets, certains nous ont répondu. Les meilleurs, forcément. Ca se passe là.
Entre midi et deux. A l’espace presse, on croise un mec avec une veste militaire floquée LUKE. On attend maintenant le sweet capuche Eiffel.
11h et des brouettes. Dans le centre, certains commencent. Ou continuent. A la terrasse d’un café, on partage la table avec deux retraités assez ravagés. Ils ont des clopes roulées qui tiennent presque par magie au bout de leurs lèvres. Et qui ne les empêchent pas de parler (presque) normalement. Ils sont au rosé et cette fin de matinée s’annonce dure pour eux. A bien y regarder c’est vrai qu’il y a pas mal de paquets de vieux/pères/mères entre les grappes de kids. Des vieux qui viennent se la coller une fois par an.
9h45. A la piscine de Carhaix, y’a plus de queue qu’hier. On croise un groupe de trois meufs et un mec. Tous ont A-DO-RÉ Brigitte la veille. « C’était trop bien. Elles étaient super belles. Un super concert d’après-midi. » Nous ne prendrons pas notre douche ensemble.