23h15. On apprend que Mermonte a gagné le tremplin Jeunes Charrues. On a hâte de voir la suite du projet tant celui-ci apparaît ambitieux.
22h30. Pour digérer la pilule Dylan, il y a Kasabian sur la scène d’en face. Les lads font le boulot, avec des morceaux parfaitement calibrés pour les concerts géants en extérieur et une attitude de branleurs anglais comme on aime. Un croisement entre Oasis et Arctic Monkeys, avec des amphets.
21h. Le four. Le très attendu Dylan se pointe à Glenmor avec une dizaine de minutes de retard, tout droit sorti de sa caisse, pour une performance ultra décevante. Déjà, l’espèce de visuel maori tout vilain en fond de scène laissait craindre le pire. Bon ben on y a eu droit. Bob a la voix râpeuse assez désagréable, mais ça on le savait et il n’y est pas pour grand-chose. Par contre son obstination à ne faire péter aucun classique – hors un « Like a Rolling Stone » à peine audible – donne une claire impression de foutage de gueule. Les fans hardcore prennent peut-être leur pied dans les tout premiers rangs, mais derrière, il a quand même fait quelques dizaines de milliers de déçus le gars. En plus, môsieur n’a accepté qu’une caméra lointaine fixe pour alimenter les écrans géants, donc impossible de le voir ni de pénétrer dans son espèce de soupe blues-cabaret. Résultat : une bordée de sifflets méritée. Après la déception Lou Reed l’an dernier, je crois que faut arrêter avec les papis du rock et de la folk, ça n’attire que des déceptions.
20h20. Sur Grall, devant un public quasi-exclusivement rempli de kids – il faut dire qu’en même temps joue Dylan - les six garçons de 1995 déboulent avec leur (bon) titre Renégats. On avait vu les Parisiens à Panoramas au printemps dernier dans la salle du parc expo de Morlaix et on avait trouvé ça cool. Aujourd’hui, ils ont passé l’épreuve du concert en plein air les doigts dans le pif. Malgré leur actuelle fin de tournée (qui dure depuis un bon bout de temps n’empêche), Nekfeu, Sneazzy et les potos ont montré qu’ils en avaient toujours sous le pied. Ca reste frais, l’énergie des débuts se fait toujours sentir, ce n’est pas encore la grosse machine. Peut-être le reproche que l’on ferait à Orelsan vu un peu plus tard. Le meilleur représentant du rap H&M a livré au poil de cul près le même concert qu’à Art Rock. Quelques bons titres (Raelsan, Suicide Social, ainsi que ceux de son premier album) mais, bordel, arrêtez avec le morceau La Terre est Ronde, ce truc est une horreur.
19h45. Au début Santigold s’appelait Santogold. Sauf qu’un obscur artiste lui a fait un procès et elle a donc été contrainte de changer de nom d’artiste. Voilà pour l’histoire. Quant à son concert sur Kerouac, il a été bon, avec pas mal de morceaux issus de son premier album, celui qu’on préfère. Dans le registre meuf-qui-fait-de-l’électro-hip-hop, elle vaut largement M.I.A. Bonne idée en plus de faire participer le public en en faisant monter une bonne vingtaine sur scène pour accompagner ses deux danseuses l’espace d’un morceau. La classieuse Santigold guinchant à côté d’un mec beurré déguisé en vache, la magie des Charrues.
18h15. Le sieur Dylan ayant souhaité jouer plus tard que prévu, Garbage a été décalé à sa place en fin d’aprèm. Décalé, c’est d’ailleurs le terme pour définir la présence de ce groupe qu’on croyait définitivement ancré dans les années 90. Mais Shirley Manson et ses boys ont ressorti un album au printemps – besoin de thunes ? – et font donc la tournée promo des grands festivals cet été. Bon c’est sympa de réécouter les tubes Stupid Girl and co, mais franchement le concert restera pas gravé dans nos mémoires.
18h. On croise Beth Ditto, arrivée dans l’espace presse, avant sa prestation en toute fin de soirée. A ses côtés, l’un de ses zicos qui nous fait penser à JS de Juveniles. Même stachou, même touffe, quelques années et kilos en plus par contre.
17h15. Dope D.O.D, qui suit Random Recipe sur Grall, joue du rap sale. Du gros « yeah yeah yo yo » bien dégueulasse mais qui fonctionne bien. S’accorde à merveille avec la farandole d’odeurs en train de faisander sous un chaleur accablante : sueur, bière éventée, mauvaise haleine, vomi, merde. C’est aussi ça un festival.
16h50. Exclusivité Bikini. Le concert d’Amadou et Mariam vu par Amadou.
Du soleil, des « yeah » à chaque fin de chanson et un Dimanche à Bamako pour clore le set : du Amadou et Mariam dans le texte. Et bien dans l’ambiance.
16h. On débarque en cours de la prestation de l’Ensemble Matheus. Un concert classique aurait pu être l’idéal pour tous ceux qui avaient prévu de décuiter avant de reprendre la bagnole le soir. Problème : une meuf chantant comme la Diva bleue dans Le Cinquième Element et, surtout, l’ajout de guitares électriques. Le genre de mélange qui fait un peu faute de goût. Du coup, on en profite pour bronzer. On n’est pas les seuls.
15h45. On est tombé un peu par hasard sur les Montréalaises de Random Recipe, qui ouvraient la soirée hip hop sur Xavier Graal. Soit deux meufs total déjantées qui balancent du gros beat. Bonne surprise. A ce qu’il paraît, c’était la toute dernière date de leur tournée, elles seront à surveiller à la prochaine pour confirmer la bonne impression.
15h00. La prog est bien faite : aux lauréats Jeunes Charrues de l’an dernier, succèdent sur la scène dédiée les favoris de cette année. Les Rennais Mermonte, qu’on vous a fait découvrir dans le dernier Bikini Mag, n’ont pas un an d’existence, mais déjà une grosse, très grosse maturité. Ils sont dix sur scène, soit quasi une équipe de foot, et la jouent façon collectif bien huilé : les instrus combinent, leur jeu est déjà très abouti. Et c’est le buuuut !
14h30. Jesus Christ Fashion Barbe, les lauréats Jeunes Charrues de l’an dernier, ont comme le protocole le prévoit l’honneur de débuter cette ultime journée à Carhaix. Tâche pas si facile, avec forcément une affluence modeste devant la scène Kerouac. Etant donné la chaleur, pas mal de festivaliers font encore la sieste. Ils manquent un concert pas forcément inoubliable, mais tout de même très honnête de rock teinté d’une touche de folk – on ne sait pas lé définir autrement –, avec en prime un espèce de sosie de Dave Grohl à la basse. Parfait pour accompagner les premiers demis de la journée.
En début d’aprem, c’est loin d’être la méga teuf sur les campings. On sent que le week-end touche à sa fin. Par endroit, ça sent la défaite. Ou ça sent la gerbe. Certains arrivent, beaucoup plient bagages. D’autres comatent, allongés torse poil, en plein sommeil. Selah Sue, et elle n’est pas la seule.