// VIEILLES CHARRUES // JULIEN TINÉ, C’EST LE GARS QUI PASSERA DU SON À CHAQUE CHANGEMENT DE PLATEAU LE JEUDI PENDANT QUE TU FERAS LA QUEUE À LA BUVETTE.

Vous l’avez remarqué ? Si, forcément, il y en a toujours un en soirée. Le gars qui, l’air de rien, va fuir les conversations pour s’approcher subrepticement de la table sur laquelle est posé l’ordi. Pour lui, impossible de résister à la tentation de composer sa playlist. Ce type-là, c’est un DJ refoulé, aussi sûrement que le gars pratiquant du air guitar s’est un jour rêvé en Keith Richards.

Julien Tiné a commencé comme ça, à passer derrière les platines lors de soirées de potes, puis de potes de potes. « C’est vite devenu quelque chose de très excitant de faire passer de la musique qu’on aime. »

Et ce qu’il aime avant tout, c’est le funk. Fan de Prince, de fusion et d’acid-jazz, il débute comme membre du collectif Lame2fonk à Saint-Brieuc, sa ville d’adoption, puis s’associe à GrandMarnier (Monsieur Yelle) pour former le duo de platines Club Cabaret.

Là déjà, on n’entre plus dans la catégorie des DJ refoulés. Le truc est sérieux, le talent, certain. « À partir de ce moment, c’est devenu une passion qui commençait à occuper pas mal de temps. Depuis deux ans, je m’y consacre à 100 %. »

Comme DJ, on pourrait dire de Julien que c’est un caméléon qui s’adapte. « Je dirais plutôt que je cherche à séduire le public en faisant découvrir des musiques, tout en essayant de coller au lieu, au moment, aux gens », nuance-t-il. Du coup, ça l’éclate tout autant de se retrouver à mixer pour une soirée électro avec des puristes que d’ambiancer un vernissage pour bobos avec de la musique lounge.

Dans ce style, le Rennais de naissance collabore avec le théâtre  La Passerelle à Saint-Brieuc. Il y trouve « une liberté de mix où se mêlent divers styles musicaux, créant une bande son à la soirée ».

Au cours du printemps, il a accompagné Yelle pour sa tournée nord-américaine. « Une expérience unique. Traverser les USA en bus, c’est comme un rêve, c’est un pays tellement cinématographique… »

Le périple devrait lui donner des idées de thèmes pour meubler musicalement les changements de plateau le premier soir des Vieilles Charrues. Un job qui lui a été confié et qu’il refuse de considérer comme ingrat. « Je vais m’amuser », promet-il. Alors, tendez bien l’oreille au moment où vous irez remplir votre verre sur la plaine de Kerampuilh, il se pourrait que la musique soit bonne, comme dirait Goldman.

Régis Delanoë
(photo : DR)

Le 14 juillet aux Charrues à Carhaix

 

Warm up 29 Janvier 2011 – Carhaix Espace Glenmor – Vieilles Charrues party by Julien Tiné