GROSSE ACTU CE PRINTEMPS POUR THE LAST MORNING SOUNDTRACK, AVEC LA SORTIE D’UN PREMIER ALBUM ET UNE TOURNÉE À SUIVRE. LA SUITE LOGIQUE D’UN PARCOURS JUSQU’ICI SANS FAILLE.

 

Le Rennais Sylvain Texier se souvient parfaitement du jour où il a décidé de faire naître son double artistique, The Last MorningSoundtrack, « un nom qui sonnait bien, avec cette touche cinématographique qui me tient à cœur ». C’était le 21 septembre 2007, journée internationale de la paix dans le monde. Le timing était bon pour diffuser sur le Net ses délicates chansons.

Des compositions mélancoliques, chantées d’un doux timbre de voix. « Au début presque un filet », souffle-t-il. Jamais personne jusqu’alors ne l’avait entendu ne serait-ce que fredonner. « J’étais trop complexé, trop timide ! Au départ, je voulais juste mettre des mots sur mes sentiments. J’en avais besoin. »

Avec Myspace, « l’idée était d’ouvrir un compte, mettre en ligne un morceau, recevoir quelques avis et, s’ils étaient négatifs, merci au revoir. Personne n’en aurait rien su ».  Exactement le contraire s’est produit : 1000 écoutes la première semaine, plus de 20 000 en trois mois, The Last MorningSoundtrack attire la curiosité. Ses yeux s’illuminent : « Je ne comprenais pas ! Mes proches non plus d’ailleurs, quand je leur ai expliqué bien plus tard que Last Morning, c’était moi. » Le parcours du discret professeur de batterie transformé en chanteur-compositeur étonne. Lui-même n’en revient d’ailleurs pas : « Je suis rapidement passé à la radio, j’ai joué et… c’était kiffant. Ça été une révélation. »

La mutation est complétée par les premières scènes, où il est accompagné de quatre musiciens, « des amis, un choix évident pour que je me sente rassuré. Passer de derrière  à devant, pour quelqu’un de discret, ça reste une épreuve ». Jardin Moderne, Antipode, Route du Rock, Paris, province… Les dates s’enchaînent, avec même un trip à Londres. « Jouer là-bas, dans un ancien théâtre shakespearien, c’était un rêve de gosse. »

Un second se concrétise en 2011, avec la sortie de l’album, A Distance. A Lack, « né entre ma chambre et ma cuisine ». Dix morceaux autoproduits qu’il a presque entièrement réalisés : composition, voix et la plupart des arrangements. « Last Morning, c’est mon projet à géométrie variable. »

De cinq sur scène, ils passent d’ailleurs, à partir de cette année, à deux seulement. « J’ai plus d’assurance, justifie le songwriter, j’assume mieux qu’avant le caractère intimiste de mes chansons. » Des chansons aux lignes épurées, d’où émane de la tristesse, toujours, « car les choses tristes sont souvent les plus belles ».

Régis Delanoë

Le 16 avril à Fougères, le 29 avril à Dinard, le 14 mai à Questembert

(photo : Chloé Le Drezen)