Qu’est-ce qui est plus moche qu’un Français imitant l’accent québécois ? Réponse : un Breton prenant l’accent de Toulouse. « De toulouseuh ! Con’g. » On est devant la scène Kerouac à attendre Zebda et le public est chaud patate. Un groupe de potes se chauffe la voix à grands coups de « tom’ber la chemiseuh tom’ber-la », patiente, s’emmerde en attendant que Keziah Jones termine son concert déjà entendu maintes fois. Les joints tournent, les pichets se vident, heureusement un Bob l’Eponge gonflable permet d’amuser la galerie. Tout le monde se met à beugler « Libérez, Bob l’Éponge, libérez Bob l’Éponge ! », son propriétaire s’exécute et c’est la délivrance. Bob l’Éponge in da space. Bonheur simple, mais bonheur quand même.

Enfin Zebda débarque sur scène. En bon marathoniens des festivals estivaux, les vétérans du sud-ouest font péter les classiques. « Y a pas d’arrangement » – à prononcer en se pinçant les couilles – est dégainé dès le deuxième morceau. Suivront forcément le fameux « Tomber la chemise », et « Motivé » en final. Avec, une spéciale dédicace de Mouss « pour le maintien de la fonction public ! » Bon, ok

On passe rapidos sur la grande scène Glenmor assister à la prestation des beaucoup trop rares Portishead. Moment bizarre, coincé entre Zebda et LMFAO. On avait assisté un peu plus tôt dans la soirée à la conférence de presse du groupe, sans la chanteuse Beth Gibbons, qui a pour habitude de fuir les médias. « Pas pour entretenir le mystère, l’excusent ses zicos, mais quand on n’a pas envie de faire quelque chose, on ne le fait pas. »

Et c’est vrai que c’est en live qu’elle s’exprime, magnifiquement bien en plus. Voix cristalline, la belle régale. Glory Box, Roads, les plus beaux morceaux sortis des nineties y passent, dans une ambiance glauque au possible, mais remarquablement belle. Un concert seulement gâché par les quelques « LMFA c’est bientôt ? » des (trop) nombreux fans des monstres.

LMFAO, parlons en. Disons le clairement : c’est de la merde. Même pas drôle, ce qu’on pouvait pourtant espérer avec x godets dans le bidouf. A se demander ce qu’ils faisaient là. Uune erreur de casting.

Plutôt dans la soirée, sur la scène Grall, on a par contre bien aimé la prestation de Baadman, qu’on avait déjà vu l’année dernière à Astropolis. Le lycéen venu de Caen a assuré. Bons tracks, le jeune gars est fort. Pas mal de bonnes meufs dans le public. Et des bons gars nous prenant sur les épaules pour « nous aider à prendre des photos ». Les gens sont gentils, sachez-le.