MOITIÉ DU SAGE DUO MANSFIELD.TYA, JULIA LANOË EST DE PLUS EN PLUS ACCAPARÉE PAR SON AVATAR DE REBEKA WARRIOR, LA BARGE BEUGLANT DES INSANITÉS AU MICRO DE SEXY SUSHI.
****** OUI ******
Les zinzins électro-punk Sexy Sushi peuvent avoir raison des appliquées Mansfield.TYA. Parce qu’envisager une cohabitation sur la durée entre les deux, c’est comme imaginer une collocation entre Gérard Baste et Alela Diane : irrémédiablement, le bac à légumes du frigo commun se transformera en réserve à bières. Entraînant la fuite de la délicate folkeuse face aux rires rotés du bonhomme. Car le trash l’emporte toujours sur le sage et le projet indé-dark des mignonnes nantaises pourrait ne pas survivre à l’inattendu succès de la méchante gouailleuse RebekaWarrior et de son pote Mitch
Silver.
****** NON ******
Sexy Sushi n’est pas une version Mad Max d’Attila le barbare. C’est une récréation bordélique qui a jusqu’ici laissé toute la place nécessaire à l’expression de Mansfield.TYA, leurs concerts s’alternant à un rythme régulier. 2009 : année du duo féminin avec plus de 40 scènes contre 20 pour le binôme white trash. 2010 : millésime Sexy Sushi avec une trentaine de performances contre une petite dizaine pour les deux copines. Et on peut faire confiance à la talentueuse schizophrène Julia Lanoë/RebekaWarrior pour continuer à faire vivre ses deux personnages, elle qui expliquait dernièrement aux Inrocks son admiration pour « les gens qui font un peu tout à la fois ». Pas folle la Nantaise, juste multiple.
Régis Delanoë
Sexy Sushi, le 9 avril, au festival Panoramas (Morlaix). Mansfield.TYA, reprise des concerts en septembre 2011
(Photo : DR)