Les parents ont parfois des lubies totalement puériles. La maman de Julia Cima rêvait d’avoir une fille danseuse de renom. Alors, elle l’a flanquée à l’école de danse classique. Au programme : sourire forcé, postures douloureuses, pieds qui saignent. « Ça me faisait suer. Au propre comme au figuré. »
Elle tient finalement jusqu’à 15 ans, âge où elle découvre la danse moderne. Et là, c’est la claque. Exit la formation « très cadrée » et le langage corporel « très codifié ». Place à la liberté, au tout permissif, au délire. Julia accroche. S’accroche. Et décroche un diplôme au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.
Très vite, elle se fait repérer par des pointures du milieu. Notamment les chorégraphes Odile Duboc ou Alain Michard. Puis, vient la rencontre avec Boris Charmatz, actuel directeur du Musée de la danse, à Rennes. Leur collaboration dure onze ans. « Boris, c’est un visionnaire, il fabrique tout. Il va chercher dans les expressions extrêmes du corps. »
En 2009, Julia choisit de venir s’installer à Rennes, elle, la fille « du sud ». Loin de l’agitation parisienne, mais pas trop quand même. Après Visitations en 2005, elle se lance dans un projet solo baptisé Danse Hors-Cadre. Avec pour simple décor un jardin, un hall, une rue… Une création qu’elle jouera sur tous les continents, dans de nombreux pays. Indonésie, Burkina-Faso, Roumanie… avant Combourg et Bazouges-La-Pérouse cet été dans le cadre d’Extension Sauvage.
Cette saison, Julia a été artiste en résidence au Triangle à Rennes. Son job : « Faire vivre les murs, résume-t-elle. Organiser des rencontres, des ateliers, des spectacles autour de la danse. » Une expérience inédite pour elle, plutôt habituée au rôle d’interprète que de chorégraphe. Et après ? « Dans un an, je serai peut-être à l’autre bout du monde. » Ah oui parce que Julia adore danser. Avec sa vie.
Benoît Tréhorel
Le festival. Emmené par l’association Figure Project, Extension Sauvage offre une programmation articulée autour de la relation entre danse et paysage. Les artistes sont invités à confronter leurs productions à un contexte paysage hors-pair, le Château de la Ballue. Au programme : oeuvres majeures, improvisations, performance audiovisuelle… Du 28 juin au 30 juin à Combourg et Bazouges-La-Pérouse. Programmation complète ici.
Retour sur l’édition 2012 :