/// ROUTE DU ROCK 2013 /// Une fleur dans les cheveux, des lunettes à verres fumés, une tunique en lin colorée, des pieds sales et une chaise longue face à l’océan : ayé, t’es à la cool, paré pour écouter Allah-Las.
Quand j’étais étudiant à la fac de Saint-Brieuc au début des années 2000, j’avais fait chier le disquaire de l’époque, LP Records, pour me procurer le mythique coffret Nuggets, réunissant des raretés de pop psyché et de rock garage américain des sixties. Un son qui me fascinait mais l’objet était en rupture de stock et, la mort dans l’âme, j’avais dû faire le deuil de ma lubie.
Jusqu’à ce que je découvre récemment Allah-Las et leur premier album éponyme, sorti en fin d’année dernière. Folie : ce groupe de jeunes trentenaires joue exactement comme ses aînés d’un demi-siècle plus tôt. Mais vraiment tout pareil. Comme si les quatre membres avaient avalé cette foutue compilation que je cherchais désespérément pour en retranscrire une sorte de synthèse idéale : guitares vintage, voix pincée, bruit des vagues en fond sonore, clips kaléidoscope.
Allah-Las est une Delorean à quatre potes, qui se sont connus pour trois d’entre eux lorsqu’ils étaient au bahut à Los Angeles. « Avec Spencer et Matthews, on a ensuite bossé chez un disquaire fameux de la ville, où on a fait connaissance de Pedrum, explique le chanteur Miles. On s’est trouvé des goûts musicaux communs et c’est comme ça qu’on a commencé à jammer. »
Il faudra attendre 2012, quatre ans après les débuts, pour que sorte cet étonnant premier album, héritage revendiqué et parfaitement exécuté de quelques formations de l’époque flower power. « Les Beach Boys, Love, Rain Parade… Ces artistes ont su rendre la Californie romantique et on se sent évidemment connecté à eux. »
Un pompage qui peut presque agacer quand on voit leur dégaine de hippies poussée à la caricature. Une accusation dont ils se défendent : « On ne fait pas exprès de sonner rétro ni de s’habiller en conséquence, c’est juste ce qu’on aime. » Avant quand même de placer qu’en marge de leur concert en Bretagne cet été, ils aimeraient avoir l’opportunité de « surfer quelques vagues ».
Régis Delanoë
Photo : DR
Le 16 août à La Route du Rock
Paru dans BIKINI#12