Dimanche après-midi, canapé, coca, l’athlé sur France télé, Teddy Tamgho est champion du monde et Patrick Montel en a foutu partout dans la cabine des commentateurs. Retour à la vie normale après 3 jours passés au Fort Saint-Père, à pieuter sous la tente ou dans la bagnole, à écluser de la bière en matant des concerts. La Route du Rock millésime 2013, c’est déjà fini et comme on s’en doutait un peu, c’était bien. D’après les dernières estimations, le monde a d’ailleurs répondu en masse cette année, contrairement à l’été dernier où les organisateurs tiraient un peu la tronche. Là pour le coup la tête du boss François Floret pouvait ressembler à un smiley, avec au moins 21 500 entrées payantes. Coke, putes, champagne. Coup d’œil dans le rétro pour le débrief musical du weekend.

On a aimé

Nick Cave
C’était la tête de gondole de cette édition 2013, le boss se savait attendu et il a répondu présent. Oh oui. Live excellent de bout en bout, ultra classe, propre et carré, avec cette voix hyper envoutante et une ambiance sonore sombre à souhait – limite glauque parfois – mise en place remarquablement par ses musiciens des Bad Seeds. Le son était vraiment bon et Nick Cave avait vraiment l’air content d’être là. Ne cherchez pas plus loin le meilleur concert du festival. Pour ce qui est du concert de l’été, il y a match de bonhommes avec un autre patron, Neil Young, vu en juillet aux Charrues.

Allah-Las
On ignore si les Californiens ont surfé La Manche comme ils projetaient de faire. Par contre, ils auraient pu sans problème surfer sur le public présent face à eux. Aucune crainte de se casser la margoulette, tant la foule était compacte devant cette scène des remparts bien trop petite. Car cette année, l’organisation avait innové avec la mise en place d’une deuxième vraie scène, histoire d’assurer une programmation musicale en quasi continue de 18h à 4h du mat’. Sauf que cette deuxième scène était assez mal positionnée à l’entrée, avec trop peu de place dans la fosse et beaucoup de déçus en arrière-plan qui n’ont rien pu voir ou presque. D’autant plus qu’Allah-Las était pas mal attendu et aurait certainement mérité de figurer sur la grande scène. Tant pis, c’était quand même bien cool comme concert, joliment rétro sixties, à la limite de la caricature. Dans la foulée d’un tel concert, t’as envie de jeter un œil sur Le Bon Coin aux petites annonces des camtars, acheter un vieux van déglingué et tracer la route. Good vibrations.

Godspeed You! Black Emperor
Le concert qui a certainement le plus divisé l’audience. Il y a ceux qui se sont royalement fait chier et il y a ceux qui ont kiffé. On est dans la deuxième catégorie, mais on peut comprendre la réaction des haters, car ce fut un concert exigeant, qui nécessite pas mal de temps pour « rentrer dedans ». Pas de captation vidéo pour l’écran géant, une scène plongée dans la pénombre et des musiciens pour la plupart assis, GY!BE ne fait rien pour se faire apprécier des sceptiques. Il faut faire un petit effort de concentration pour se laisser emporter par les très longues plages musicales, avec pas plus de 5 ou 6 morceaux joués en plus d’une heure. Pour situer, ça ressemble un peu à du Mogwai mais en nettement plus fouillée, avec une petite touche musique du désert parfois, un je-ne-sais-quoi d’oriental dans le jeu de violon. Tu fermes les yeux, tu peux te retrouver emporté loin loin loin du fort Saint-Père, pendant que les autres restés au bar se demandent quand ce truc chiant va bien pouvoir finir.

Bass Drum of Death
Vendredi, c’était assez étonnant d’enchaîner Godspeed You! Black Emperor avec Bass Drum of Death. Deux noms à rallonge, mal adaptés aux 140 signes Twitter, mais c’est là leur seul point commun. Musicalement, c’est même l’autre extrême, avec des morceaux courts, vifs, qui claquent et réveillent l’audience. On sent que le truc est encore un peu jeune mais ça reste pas mal efficace pour pogoter.

Parquet Courts
Un peu le même style de concert le lendemain sur la petite scène avec les Texans de Parquet Courts, qui balancent un set bien énergique, limite bourrin. On n’avait pas encore pris le temps d’écouter leur album Light Up Gold mais ça mérite qu’on s’y mette.

Tame Impala
La tête d’affiche du samedi soir a fait le concert attendu : musique psyché et voix acide. C’est bien quoiqu’un poil lassant sur la longueur. Bizarrement, le set a été accompagné sur écran géant par un enchaînement de gros plan sur les meufs du public… chelou.

TNGHT
Remixer Strange Fruit de Nina Simone à la sauce r’n’b, c’est couillu. TNGHT le fait. Ces deux mecs osent et ça marche plutôt bien. Le set des révélations des Trans 2012 était bien dansant et c’est ce qu’on demande d’un groupe programmé à 3 heures du mat’. Bien vu la cohérence de la prog’ cette année, avec TNGHT qui clôturait donc la soirée du vendredi et Disclosure qui finissait le lendemain.

On a vu

Disclosure
Disclosure par contre, on a un peu moins aimé. C’est là aussi dansant, plus joyeux, mignon comme tout, mais ça fait quand même parfois un peu trop dance 90’s. Bon c’est quand même beau d’avoir pu voir sur scène ces nouveaux phénomènes de l’électro anglais, qui cartonnent forts chez eux en ce moment.

!!!
Bon concert pendant une demi-heure, puis progressivement leur musique finit par lasser. Pourquoi ? Difficile à dire. Trop répétitif peut-être…

Fuck Buttons
Nique sa mère le bizarre.

Efterklang
Dont on a surtout retenu les vocalises assez impressionnantes de la chanteuse. Et le look très précieux du chanteur et leader Casper Clausen, en costard crème bien kitsch. Les Danois ont l’air tout content d’être là et ce groupe – qu’on connaît mal faut reconnaître – a pas mal de fans. On les a laissés entre eux devant la fosse kiffer leur concert.

Zombie Zombie
Vu d’un peu trop loin malheureusement, avec ce foutu problème de la capacité d’accueil trop limitée de la petite scène. Mais la bonne impression laissée par les albums se confirme en live, avec une grosse rythmique (deux batteries) et un son bien plus péchu.

On a zappé

Jacco Gardner
Jacco < L’apéro

Jackson Scott
Pareil, saloperie d’apéro prolongé. Par contre là on peut dire qu’on a eu du bol, parce que Le Mouv’ a eu la très bonne idée de poser sa tonnelle au festival malouin et d’accorder une large place dans sa programmation du week-end à des extraits live et des interviews d’artistes. Dont Jackson Scott, qui a accordé une petite session acoustique vraiment sympa, à laquelle on a assisté un peu par hasard. Le jeunot a de l’avenir, écoutez notamment That Awful Song pour vous en convaincre.

Concrete Knives
Et c’est ballot parce qu’on nous en a dit pas mal de bien de ce concert. Y en a qui peuvent nous confirmer ça ?

Voilà pour ces 3 jours sur un plan musical. Sinon sportivement, on a participé au tournoi Foot Is Not Dead samedi aprèm. L’équipe Bikini, bien que pleine de bonne volonté et affichant beaucoup – trop – d’ambition, s’est pris une bonne petite gamelle : nul 0-0 et défaite 0-2, merci-au-revoir-à-l’année-prochaine. Le premier match avait pourtant été pas mal encourageant, avec un partage des points contre l’équipe de la prod’ Route du Rock, tenante du titre, mais les espoirs se sont écroulés lors du deuxième match face à une équipe composée d’Anglais et d’Espagnols (autant vous dire qu’on était motivés). Et comme c’était marée montante, il a fallu bâcher le tournoi plus vite que prévu et donc zapper la consolante. C’est con mais on reviendra l’année prochaine. Plus forts.