/// ROUTE DU ROCK HIVER 2015 /// Nom du groupe : Mourn. Provenance : Barcelone. Signe particulier : membres à peine sortis de l’adolescence. Sur le CV : les éloges de Pitchfork et une signature chez le prestigieux label Captured Tracks. OKLM.

A 18 ans normalement, tu en es encore à écrire sur ta trousse les noms de tes groupes préférés. Dans le meilleur des cas, à jouer avec tes potes pour la fête de fin d’année de ton bahut dans la salle de DS devant tes profs et le dirlo. C’est le max à envisager quand on est à peine sorti de l’adolescence, qu’on a de l’acné plein la gueule et qu’on dort encore dans sa chambre d’enfant au milieu des posters de Muse et de Lionel Messi.

Autant dire que Carla Pérez Vas et Jazz Rodríguez Bueno sont des ovnis : alors qu’elles ont à peine atteint la majorité, le groupe qu’elles ont fondé, Mourn, a déjà fait son entrée dans le grand monde du rock indé, via un article élogieux sur Pitchfork, une signature chez Captured Tracks (Mac DeMarco, Thee Oh Sees, Wild Nothing…) et une étiquette “découverte” dans la programmation de La Route du Rock Hiver.

« Inspiration nineties »

« Tout ça est un peu fou et inattendu, ont-elles reconnu lorsqu’on les a interrogées en décembre. Signer sur ce label notamment, c’est une opportunité dingue qu’on n’a clairement pas envie de gâcher. » Ce qui a tapé dans l’œil des hipsters ricains, c’est bien sûr l’insolente précocité de ces deux jeunes filles, qui ont fait appel à la petite sœur de Jazz, Leia, 15 ans seulement (!), et un ami à elle, Antonio, pour compléter le groupe, désormais constitué de quatre personnes. Un premier album, enregistré à l’arrache mais déjà bien abouti, a servi de carte de visite, avec quelques morceaux épiques, dans une veine PJ Harvey/Sonic Youth/Pixies : Silver Gold ou encore Otitis.

« On aime un paquet de groupes d’inspiration nineties », précisent Carla et Jazz, qui citent d’autres références : « Sunny Day, Real Estate, Archers of Loaf mais aussi d’autres trucs plus vieux comme les Clash, les Ramones ou The Band… » Et la scène espagnole alors ? « Il y a pas mal de bons groupes et de lieux pour jouer, notamment chez nous à Barcelone. Le public rock est nombreux et enthousiaste. Après, le gouvernement espagnol a tendance à s’en foutre pas mal de la culture et ne soutient que très peu ses artistes… »

« Pour l’instant, on se débrouille »

L’année 2015 va être l’occasion de sortir du pays. Deux premières dates sont déjà programmées ces prochaines semaines hors des frontières : aux Pays-Bas d’abord, puis à Saint-Malo pour La Route du Rock en février. Une grande première dont elles comptent bien profiter. « Ce qui nous arrive est hyper excitant », avouent les deux copines qui continuent, comme les deux autres, de mener leurs études en parallèle. « Pour l’instant on se débrouille : cours la semaine, répétitions et concerts le week-end, interviews et ce genre de choses le soir. » Après leur concert le samedi à La Route du Rock, il faudra vite rentrer : il y a école lundi !

Régis Delanoë

Le samedi 28 février à La Route du Rock
à La Nouvelle Vague à Saint-Malo