MATMATAH, ARMENS, MERZHIN… INCONTOURNABLES À LA FIN DES ANNÉES 90, CES GROUPES ONT PARTICIPÉ AU RENOUVEAU DE LA VAGUE CELTE. UNE ÉTIQUETTE PARFOIS LOURDE À PORTER.
Vieilles Charrues, dimanche 22 juillet 2001. Tous ceux qui ont assisté au concert de Matmatah en cet après-midi en gardent un souvenir ému. De mémoire de Carhaisien, jamais cela n’avait été autant la folie en plein jour sur Kerampuilh. Face à 70 000 festivaliers, les quatre Brestois enchaînent les morceaux dont chacun sonne alors comme un tube. Lambé an dro, Quelques sourires, Les Moutons, Emma… sans oublier L’Apologie qui fera sauter les spectateurs jusqu’au bar 8. Bordel, c’est vrai que c’était fou.
Tout sauf une surprise. à cette époque, Matmatah est à l’apogée de sa popularité. Venu présenter son deuxième album Rebelote sorti quelques mois avant, le groupe surfe toujours sur le succès de La Ouache, arrivé trois ans plus tôt. Trois années durant lesquelles Stan, Sammy, Éric et Fanch auront (presque) tout connu : des concerts dans les rades jusqu’aux plus gros festivals, en passant par des ventes d’albums qui frôlent le million d’exemplaires (!). Mais nom dé diou, comment ces quatre garçons ont-ils fait pour devenir, à l’orée des années 2000, les chefs de file du rock breton ?
« Les djembés, le fléau »
Retour en arrière, en 1994. étudiants à Brest, Sammy et Stan se retrouvent régulièrement dans l’appartement de ce dernier, situé dans le quartier de Lambézellec, pour répéter et composer. Les deux garçons se sont rencontrés deux ans auparavant dans un troquet et se sont vite rendu compte qu’ils partageaient les mêmes goûts musicaux. « On se retrouvait sur les mêmes vieilleries : le rock des sixties et seventies, Beatles en tête. C’est ainsi qu’on a commencé à jouer des reprises dans des bistrots sous le nom “Tricards Twins”, rembobine Stan. Ce qui était bien, c’était pas forcément d’avoir deux guitares, c’était surtout d’avoir deux voix : quand tu chantes Help des Beatles par exemple, si t’as pas deux voix en canon, c’est tout de suite moins bien… Et puis, on s’est mis à écrire quelques conneries et à les enregistrer sur un vieux quatre pistes à cassette. Ça nous a surtout appris à structurer nos chansons. »
Parmi celles-ci, l’une d’elles va vite sortir du lot : Lambé. Le riff est trouvé par Sammy un jour de vacances. à ses côtés, Stan accroche direct et commence à écrire des paroles. « On sentait qu’il y avait un truc spécial autour de ce titre. » Une première version est mise sur bandes, avec des djembés en intro (« à l’époque, c’était la grande mode, pour ne pas dire le fléau »).
Un morceau qui marque déjà les esprits et qui leur permet de recruter Éric, le bassiste. « On le rencontre car on cherche à ce moment-là un mec à la basse. Problème : il n’en joue pas. On lui fait quand même écouter notre maquette de Lambé, et là il nous dit : “OK, j’vais faire de la basse”. » Fanch, le batteur, est quant à lui engagé le 27 septembre 1995… avant de jouer le soir-même au club Chez Arnold, pour la première fois à quatre. « Ce jour-là, on répète de 14 h à 19 h, et on enchaîne direct. »
Le groupe n’a pas encore de nom (celui-ci arrivera deux semaines plus tard, « c’est le nom d’un village tunisien, un souvenir de vacances quand j’étais gamin », éclaire Stan) mais glisse déjà ses premières chansons dans son set. « Au milieu de nos reprises, on incrustait nos morceaux sans prévenir que c’était des compos, sinon tout le monde se serait barré. Et quand on balançait Lambé, les gens nous disaient “c’est quoi cette chanson de Stivell ? C’est quoi ce morceau de Tri Yann ?”. Ils avaient l’impression de la connaître. Même nous on s’est demandé pendant longtemps à qui on avait pompé la mélodie. »
Très vite, deux gars sentent le potentiel du quartet et intègrent l’équipe. D’abord Julien Banes, ami de longue date de Stan, qui endosse les fonctions de manager en février 96. Puis Marc Ribette, le tourneur : « Après un concert dans un bar de Brest, je suis allé les voir pour leur proposer de travailler avec eux. Le lendemain, ils étaient dans mon bureau et on décidait de bosser ensemble… Ça faisait seulement deux mois que j’étais à Quai Ouest Musiques, je découvrais à peine le métier… »
Concerts en boulangerie
Les mois qui suivent vont vite le former, les quatre musiciens décidant de mettre leurs études entre parenthèse pour tenter l’aventure. « Quand je me suis installé à Brest, le truc était clair : on ne s’occupe que de Matmatah. On savait que le groupe ne laissait pas indifférent, il fallait donc y aller à 100 % sans se poser de question », se remémore Julien Banes qui passe alors ses journées sur les routes à la recherche de lieux où jouer. « On a tourné à fond. Quatre à cinq concerts par semaine. On a tout fait : inauguration de boulangerie, galerie marchande de supermarché… Mais à un moment, on a arrêté les conneries pour se concentrer sur les bars, les clubs et quelques festivals pendant l’été. »
Avant l’arrivée en 1997 du premier CD deux titres, contenant Lambé et Les Moutons. « On en avait pressé 1 000 au début. Ça devait être un simple outil de démarchage pour trouver des concerts. On en a quand même mis une vingtaine à La Sonothèque, le plus gros disquaire de Brest. Rapidement, on a dû en remettre vingt, puis trente, ainsi de suite… Jusqu’au jour où RBO diffuse Les Moutons et, là, leur standard explose. Tout le monde les appelle pour savoir ce que c’est. En l’espace de six mois, on en vend 30 000. »
Si les singles s’écoulent aussi facilement qu’un pichet de Coreff un après-midi de juillet, l’équipe décide néanmoins de stopper leur commercialisation. « Ce n’était plus gérable. On avait dû embaucher un pote qui faisait le tour de la région en 4L pour la livraison. Et puis, en prévision de l’album qui allait arriver, c’était mieux de ne plus en presser… », explique Julien qui, au lycée, a visiblement bien potassé son cours sur l’offre et la demande.
L’avenir lui donnera raison. En juin 98, la veille du match d’ouverture de la Coupe du monde de foot, déboule La Ouache et sa tracklist aux allures de best-of : Anter-ouache, Emma, Lambé, Troglodyte, Kerfautras, Dernière journée en mer, L’Apologie, La Fille du chat noir, An Den Coz, Derrière ton dos, Les Moutons, La Complainte de Fanch, Ribette’s. Treize titres enregistrés à Catsfield en Angleterre pour un album qui affolera les compteurs : 800 000 exemplaires vendus. En même temps que l’équipe de France enchaîne les matchs les doigts dans le nez (le doublé de Thuram putain !), Matmatah devient l’un des sujets de conversation en Bretagne. « L’été 98, ça a été n’importe quoi. Tous les jours ou presque, on avait un article dans le journal. La Coupe du monde a sans doute joué. On était dans une période d’euphorie et notre musique, plutôt festive, collait bien à l’ambiance. »
Cours de kan ha diskan
En plus des deux buts de Zizou, le paysage musical de cette fin des nineties va également contribuer à mettre Matmatah sur orbite. « Il faut se remettre dans le contexte : la musique avait été polluée par les boys bands, l’électro émergeait, le hip-hop arrivait à maturité. Cela faisait dix ans qu’on avait pas eu une bonne vieille guitare, un mec qui sue, une bière… du rock !, situent Stan et Julien qui – forcément – citent Louise Attaque, le phénomène de 1997. Ils ont aidé tout le monde car ils venaient de la base. Ça a encouragé des directeurs artistiques à sortir de Paris pour voir ce qui se faisait ailleurs. Louise a essuyé les plâtres un an avant nous. »
Un goût pour les groupes du cru auquel va s’ajouter le renouveau de la vague celtique initié par Stivell en 1993 avec son album Again et par Dan ar Braz à la tête de L’Héritage des Celtes en 1994. Fort de ses morceaux aux consonances celtisantes et aux références bresto-bretonnes, Matmatah va profiter à pleine balle de ce regain d’intérêt pour tout ce qui vient de l’Ouest. « J’ai vachement baigné dans la musique bretonne quand j’étais enfant. Mes parents m’emmenaient au fest-noz mais ça me faisait chier. C’est après l’adolescence que j’y suis revenu par moi-même », raconte le chanteur qui, à la fac, a même pris des cours de kan ha diskan. « Moi qui est originaire de Paris, je trouvais ça génial, limite avant-gardiste, se marre aujourd’hui Julien. On était en plein revival celtique. On s’achetait tous des flûtes pour jouer Pardon Spezed, on était à bloc. »
« Les gens étaient zinzins »
La scène bretonne est alors en pleine ébullition. Des groupes de rock celtique voient le jour un peu partout et squattent les premières parties de fest-noz, incontournables à l’époque dans le moindre bled. Dans le sillon de Matmatah, deux noms vont se faire remarquer : Armens, originaire de Lorient, et Merzhin, basé à Landerneau. Chanteur de la formation lorientaise qui fête cette année ses vingt ans, Alex a encore parfaitement en tête l’engouement que suscitaient les artistes estampillés BZH : « On a eu le bol absolu de tomber dans un moment où les gens étaient zinzins de tout ce qui avait rapport de près ou de loin avec la musique celtique. En 1997, on fait le off du Festival Interceltique où on joue huit soirs sur dix. Chaque jour, on n’a pas encore fini d’installer le matos que les gens font la queue pour acheter notre tout premier disque, un 5 titres. Au final, on en vend 5 000 comme ça, de la main à la main. Et chaque soir, devant le bar où on jouait, t’avais 2 500 personnes. C’était dingue. »
A 130 kilomètres plus au nord, les six gars de Merzhin connaissent un parcours plus ou moins similaire en écoulant 50 000 exemplaires de leur premier EP, enregistré en deux jours dans une discothèque de Landerneau (« Les Korrigans, une boîte mythique par chez nous ! », précise Pierre, le chanteur).
Une étiquette “rock celtique” pas toujours bien vécue par les intéressés. D’un côté, Merzhin qui la revendique sur Pleine Lune, son premier album presque disque d’or (98 000 exemplaires) : « On se considérait pleinement comme un groupe de rock celtique. Nos compos étaient axées sur la bombarbe : elle était au premier plan et prenait souvent la place du chant. On trouvait que c’était un instrument puissant qui allait bien dans le rock. »
De l’autre côté, Armens et Matmatah à qui cette case n’a jamais vraiment convenu. « Il n’y avait pas plus que ça une volonté de s’ancrer dans une logique bretonnante. Il se trouve juste que notre accordéoniste était fan de Red Cardell et que c’est par lui que les mélodies sont arrivées. Mais ça n’a jamais été une démarche consciente, assure Alex. En revanche, on a toujours revendiqué s’inscrire dans la lignée des Levellers, un groupe anglais de punk-rock qui mettait en valeur le violon. On a d’ailleurs récupéré cette sauce-là pour Six Différents, notre premier album. »
Un album que les six gaziers lorientais, alors signés chez Columbia, enregistrent au studio Méga à Suresnes : « Des conditions top. Du jour au lendemain, on a basculé dans l’univers major. On arrive dans un studio où était Céline Dion la semaine d’avant. Et on nous annonce que c’est Thierry Rogen, le boss des lieux, qui va finalement nous enregistrer. Il venait de se prendre la tête avec Mylène Farmer. Il était donc plutôt content de récupérer un groupe de Bretons pas connus : en gros, des mecs qui viendraient pas lui casser les couilles. Le soir, on se prenait des cuites avec lui en matant Les Bronzés. Ça s’est super bien passé. » Six Différents se vendra à 80 000 exemplaires et assurera quelques grosses dates à Armens, dont quelques-unes partagées avec Matmatah. Au Printemps de Bourges notamment lors d’un plateau “celte-rock” en 1999.
« Les mecs nous demandaient où étaient nos binious… »
Pas forcément toujours au goût de Julien Banes. « à un certain moment, il y avait une volonté de notre part de ne plus voir traîner le mot celtique. Un mot qu’on n’a jamais utilisé pour qualifier notre musique. On a alors essayé de ne pas faire la totalité des plateaux celtisants car on en avait marre de cet enfermement. » Stan embraye : « On avait des références bretonnes mais Matmatah ne se résumait pas à ça. C’était du rock avec des influences diverses. L’Apologie par exemple, pour moi c’est du zouk. Mais à cause de Lambé et des Moutons, on nous a mis une étiquette dure à décoller. Surtout que cela a généré des malentendus. Comme la fois où on a débarqué dans un bar celtique dans les Alpes : les mecs ne comprenaient pas pourquoi on branchait nos amplis Marshall et nous demandaient où étaient nos binious… D’où le virage radical sur le deuxième album. »
Pas de La Ouache n° 2 donc, mais Rebelote, un disque plus sombre, pas vraiment porté sur la déconne. L’enregistrement se déroule en novembre et décembre 2000, dans un tout autre contexte que 98. Outre le procès de L’Apologie, le groupe fait face à un contexte plutôt morose. « On est en plein hiver dans un manoir en Angleterre. Ça respire pas vraiment la joie de vivre. Notre producteur, Dan Presley, est américain et, à ce moment-là, George W. Bush se fait élire. On passe dans autre chose, on change de siècle. » S’il se vend “seulement” à 180 000 exemplaires (« on avait conscience que les ventes massives du premier album ne correspondaient pas à la réalité. Aucun groupe de rock français n’a vendu 800 000 exemplaires à chaque album »), Rebelote (qui a plutôt bien vieilli) leur offre tout de même un premier Olympia et une nouvelle tournée des gros festivals.
Une réorientation artistique qu’opèreront également les autres formations. « C’était une envie, mais aussi une nécessité : la vague celtique était retombée, il fallait évoluer », concède Pierre, de Merzhin, qui après un contrat avec BMG a retrouvé bon gré mal gré la voie de l’indépendance et de l’autoproduction (en ce début 2016, le groupe s’apprête à dévoiler son septième album studio. « Objectif : 5 000 ventes. De quoi rentrer dans nos frais »).
Un retour en festivals ?
Chemin semblable pour Armens dont le deuxième album n’a pas vraiment séduit (30 000 exemplaires). « On n’a pas transformé l’essai, mais on ne va pas se plaindre. Avec le recul, on a eu globalement de la chance. Juste ce petit regret de ne pas avoir réussi à faire un tube… », sourit Alex dont le groupe, plus ou moins en sommeil, est de temps en temps sollicité pour une date par-ci par-là.
Bien que séparés depuis 2008, après avoir sorti les plus discrets Archie Kramer et La Cerise (« tous disques d’or »), les gars de Matmatah ont eux aussi reçu quelques propositions suite à la sortie, il y a quelques semaines, d’un coffret à l’occasion de leur 20e anniversaire. « Nous avons eu de jolies offres de la part de festivals, mais nous n’avons pas donné suite. Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour », coupe le manager qui, en attendant un éventuel retour sur scène, surveille encore les audiences du groupe sur le Net : « Le soir du nouvel an, il y a toujours un pic à 30 000 écoutes sur la page Deezer de Matmatah. Sur une moyenne de dix invités par fête, ça fait quand même près de 300 000 personnes qui continuent à faire la fête sur notre musique. »
Julien Marchand
Photos : Youri Lenquette et DR
Paru dans Bikini#25
Que deviens-tu, Manau ?
Le 27 novembre dernier, Manau sortait un nouvel album, Celtique d’aujourd’hui. « Ça doit être le neuvième je crois », calcule Martial Tricoche, dont la trogne s’affiche en grand sur la pochette. Il est l’un des deux membres originels du groupe avec Cédric Soubiron, qui a lâché l’affaire depuis longtemps. « Maintenant il fait du théâtre mais Laurent (Meliz, ndlr), qui est avec moi, est là depuis le départ, poursuit Martial. Il a fait les arrangements sur La Tribu de Dana mais il était plus dans l’ombre. »
En 2016, Manau est donc toujours vivant, même si des neuf albums revendiqués par son leader – en vrai sept d’après nos calculs – seuls les trois premiers sont connus du grand public : Panique Celtique, sorti en 1998, Fest Noz de Paname en 2000 et l’évocateur On peut tous rêver, paru en 2005 et qui a clos le contrat lié avec le géant Universal. Sans regret, assure Martial : « Eux et moi on n’a pas souhaité renouveler. On s’est serré la main très amicalement et voilà, chacun sa route. Je voulais découvrir autre chose. »
Catégorie rap/groove
Autre chose, c’est le circuit indé et l’autodistribution avec des ventes confidentielles. « J’ai pas les chiffres, élude l’intéressé. Pas même du premier, je sais que c’est plus d’un million mais je sais pas exactement. Notre but désormais c’est de faire plein de concerts. En 2016, on se remet sur la route. »
Martial est à bloc, comme à la grande époque des débuts où lui et son pote Cédric sont propulsés en tête du hit-parade (23 semaines dans le top 3 des ventes de singles avec La Tribu de Dana en 98), des plateaux télés (Drucker, Les Victoires de la musique avec un succès dans la catégorie rap/groove (sic) devant NTM et MC Solaar) et des scènes XXL (Olympia, Francos, la tournée des Zénith…). Têtes de gondole d’un genre dont ils sont les seuls membres : le rap celtique.
Une époque sur laquelle il n’aime pas trop revenir. « J’ai raconté un million de fois l’histoire, souffle-t-il. Ce qu’il s’est passé c’est que d’un seul coup on a signé en maison de disques, et ça a pris… » Des proportions ingérables ? « Dans la musique y a un côté magique et c’est ce qui est arrivé avec nous. C’est l’histoire de mecs qui ont fait des morceaux dans une chambre et six mois après ils étaient numéro 1. Du jour au lendemain, tu te retrouves à la télé donc tous tes copains se mettent à chambrer. C’est assez drôle ce qui t’arrive, tu commences à prendre des thunes alors que t’as vécu toute ta vie au smic… Mais on savait que quand tu fais un méga tube comme ça, tu fais pas La Tribu de Dana 2. »
Reste que grâce à l’argent gagné à l’époque et aux royalties qui tombent encore aujourd’hui pour les deux-trois tubes de l’époque (« Manau ça tourne toujours un peu en radio. On peut se permettre de vivre, d’acheter du matériel »), le groupe continue son chemin, en toute discrétion. « C’est un peu de l’artisanat. » Même si lors des concerts, le retour au passé s’impose : « Si tu chantes pas La Tribu de Dana, les gens, ils te jettent des pierres. »
Régis Delanoë