TRANS 2011 /// ENGUÉRAND A 14 ANS ET ENTAME SA DERNIÈRE ANNÉE DE COLLÈGE. ÉLÉONORE, 15 ANS, DÉCOUVRE CETTE ANNÉE LE LYCÉE. ILS SERONT TOUS LES DEUX AUX TRANS MUSICALES. JEUNE DUO ÉLECTRO, CARBON AIRWAYS FERA CAUSER.

On peut le dire sans trop se gourer : les deux frère et sœur de Carbon Airways seront l’une des curiosités des Trans Musicales. Avec 14 et 15 ans au compteur, Enguérand et Éléonore ont facilement remporté le titre de cadets de cette 33e édition du festival rennais. Un statut qui interpelle, surtout quand on joue de l’électroclash bien musclée.

Après les New-Yorkais de Tiny Masters of Today, en 2007, âgés de 13 et 11 ans, les Trans poursuivent leurs coups d’essai juvéniles. En pleine kidsation de la scène électronique, le duo originaire de Besançon repousse encore un peu plus la barre de la précocité, déjà bien représentée cette année par Madeon, 17 ans, et Baadman, 16 ans, qui lui aussi sera de la partie à Rennes.
« Notre âge, forcément, ça étonne. Les gens se posent des questions. Mais, quand on commence à jouer, ils sont à fond, donc c’est cool », racontent Éléonore et Enguérand qui, un dimanche matin, ont fait l’impasse sur la grasse mat’ pour répondre à nos questions.

La première fut – très – originale : quand est-ce que vous avez commencé à faire de la musique ? Et ouais. « À six ans, nos parents nous ont inscrits au conservatoire pour apprendre le violon et le violoncelle. On a aussi joué de la guitare et de la basse. Et puis, il y a trois ans, pour Noël, on a eu un ordinateur avec un logiciel de MAO (musique assistée par ordinateur, ndlr). »
Enguérand ajoute : « On bosse sur nos compos le soir, après les devoirs, et le week-end. Je compose les sons et les fais écouter à Éléonore qui met des voix dessus. Et pour le mastering, il y a Sam, notre ingé son, qui s’occupe de ça : on ne peut pas tout faire… »

Si les débuts étaient classiques, la suite a été plus marrante. La faute aux influences : Prodigy, Alec Empire, Soulwax, Crystal Castles, Archive, Skrillex, The Chemical Brothers… Pour une électro bigarrée, plutôt bourrine en couplets, parfois mainstrean en refrains, que le duo expérimente en live depuis un an et demi. « Notre premier concert, c’était à la Fête de la Musique à Saint-Étienne. Ensuite, on a réussi à jouer dans des bonnes salles, comme La Laiterie à Strasbourg. »

Sur scène, ordis+synthés+micros. « Il y a pas mal de samples qu’on déclenche pour pouvoir à côté chanter, scander, s’éclater. En concert, on n’a pas envie d’être trop sérieux derrière les claviers », avertit la fratrie qui espère que les Trans seront « fun ». Du fun oui, mais pas trop tard. « Avec notre âge, on n’a pas le droit de jouer après minuit. » Daniel, le papa, poursuit : « Tant qu’ils ont moins de 16 ans, la direction régionale du travail demande des garanties. Pour chaque concert, nous devons faire une demande, assurer de notre présence sur chaque date, apporter des justificatifs scolaires… Ce qui est bien, c’est que la pression des notes, du coup, ce n’est pas à nous de la mettre. »

Julien Marchand
photo : Bertrand Vinsu

Le 3 décembre à Rennes aux Trans Musicales, hall 9
(article paru dans BIKINI#4)