TRANS 2011 /// MARIANT ÉLECTRO 8-BIT ET ÉNERGIE ROCK, LES RENNAIS DE MONKEY & BEAR CONSTRUISENT LEUR MUSIQUE COMME UNE PARTIE DE TETRIS. LIGNE PAR LIGNE, LEURS MORCEAUX DÉSTRUCTURÉS FINISSENT PAR S’IMBRIQUER. YOU WIN.
« Hé mais c’est le batteur du groupe Mnemotechnic au comptoir ! Oh Mnemotechnic ! Ah le voilà… » Dans un pub du centre-ville rennais, les membres de Monkey & Bear viennent d’apercevoir un visage qui fait tilt. « On avait fait loge commune lors du tremplin breton du Printemps de Bourges. On avait bien fait la fête après… »
C’était le 7 janvier 2011. Une date décisive pour les quatre Rennais. Après une prestation remarquée, Monkey & Bear avait obtenu son ticket pour la très convoitée scène Découvertes du Printemps.
Une surprise pour ce groupe d’électro-rock dont le premier concert ne remonte qu’à juin 2010. « Les choses se sont faites rapidement. Surtout qu’à l’origine, on n’a pas une volonté de faire des grosses scènes mais plutôt une envie de jouer dans les bars », se souvient Bear, le chanteur barbu à la dégaine d’ours. Car c’est sous des avatars d’animaux qu’officient les quatre garçons sur scène. Bear au clavier/chant, Monkey à la batterie, Bubbling Cat à la basse et Owl aux machines. « Les animaux constituent notre fil conducteur. C’est autour de ces personnages que s’est construit notre univers : la forêt, la nature, les bûcherons… »
Une esthétique écolo-folk qui vient épouser un son plus technologique mélangeant puissance rock et électro 8-bit de geek. Un triptyque basse, batterie et Nintendo.« Notre musique peut paraître décousue mais ça s’imbrique plutôt bien. On nous dit que notre son est foutraque, même si on ne sait pas trop ce que ça veut dire. »
Naturellement, l’électronique expérimentale de l’Américain Dan Deacon est citée comme influence principale. « On adore son style. On aime quand ça part dans tous les sens, avec des ruptures, des breaks, des arrêts. On voulait rester dans cet esprit mais en apportant un côté pop avec plus de voix et de chœurs », explique Bear dont le chant montant et descendant rappelle celui de Clap Your Hands Say Yeah dans ce qu’il a de plus lancinant et obsédant.
Également sélectionné pour la finale Jeunes Charrues du pays de Rennes, Monkey & Bear voit son CV s’étoffer. « Flattés », les gars comptent aussi sur la sortie de leur EP au printemps pour convaincre de nouvelles oreilles. « Ça sera plus facile pour aller à la pêche aux contacts. »
Un objectif, les mecs ? « On prend ça comme un jeu car on considère la musique avant tout comme une passion et non comme un métier. Mais si, un jour, on peut jouer à la Route du Rock, ça serait quand même la consécration. »
Julien Marchand
photo : DR
le 1er décembre à l’Ubu
(article paru dans BIKINI#2)