LE GÉNIAL QUINTETTE MISTEUR VALAIRE EST À L’AFFICHE DES CHARRUES. BIKINI A RENCONTRÉ CES QUÉBÉCOIS CHEZ EUX, À MONTRÉAL, À L’HEURE DU BRUNCH.
Leurs bonnes gueules s’affichent régulièrement en une des journaux et magazines locaux. MisteurValaire, c’est la hype du moment au Québec où ils font salle comble partout où ils passent. Dernier exemple en date le 17 février, où ils ont mis le feu à la salle Métropolis de Montréal. L’une des plus grandes de la métropole, avec 2300 places. La semaine précédente, ils avaient donné le coup d’envoi d’une tournée qui les emmènera en avril et mai en France et en Belgique, avec dix-neuf dates au programme. Dont deux en Bretagne, aux festivals Andel’Ir et Rock n’Solex, avant un passage qu’ils attendent aux Charrues en juillet.
Rendez-vous avait été pris à l’heure du brunch, dans un café du centre-ville de Montréal, avec Luis Clavis, percussionniste et show-man du groupe, qui déroule la bio entre deux rasades de café : « Avec les autres membres du band, on se connaît depuis l’âge de six ans. C’est au secondaire, vers quatorze ans, qu’on a commencé à jammer ensemble ». À l’époque, une partie de la team fréquente une école de jazz et les cinq ados orientent naturellement leur son dans cette direction.
« Puis assez vite, on s’est mis à écouter d’autres choses et on a pu réunir assez d’argent pour se payer du matos, alors notre musique est devenue moins conventionnelle. » En 2006, MisteurValaire sort un premier album et débute sur scène, « d’abord pour quatre personnes, puis pour dix, puis cent. Le bouche à oreille a fonctionné ». Une idée géniale les fait alors connaître du grand public : lancer leur deuxième album en téléchargement sur leur site Internet, à prix libre.
« On voulait qu’un maximum de gens puisse nous écouter. Il se trouve qu’on l’a fait deux semaines avant que Radiohead ne fasse pareil avec In Rainbows. Les médias ont repris ce côté précurseur, ce qui nous a fait une sacrée pub », s’amuse Luis. Farouches défenseurs de ce mode de distribution, ils ont procédé de la même façon avec leur troisième album l’an dernier, l’excellent Golden Bombay.
Définir leur style n’est pas chose aisée, tant les cinq gars, aujourd’hui tous âgés de 25 ans, aiment mélanger les genres. Questionné à ce sujet, le percussionniste les fait tous défiler, apparemment sans ordre préférentiel : « On touche au jazz, à la pop, au rock, à l’électro, au funk, au hip-hop… » Aucun style n’est tabou, tous sont revendiqués. Sur scène en revanche, c’est plus facile à caractériser. En un mot : péchu. « On adore que ça parte dans tous les sens », confirme Luis qui se réjouit de revenir en France « pour le vin backstage et le public très énergique… enfin, saoul surtout ! »
Régis Delanoë
le 16 juillet, à 20h30, aux Vieilles Charrues à Carhaix
(photo : DR)