On a aimé

Asian Dub Foundation
On passera sur les coupures d’électricité qui ont un peu plombé (attention, jeu de mots) le début de set des Londoniens. Des Londoniens bien à bloc pour le dernier concert de cette treizième édition, attaquant par le speedé Rise to the challenge. Si on a carrément zappé leur dernier album sorti il y a quelques mois, les morceaux des précédents font bien plaiz. Beaucoup de festivaliers étaient restés spécialement (programmation à 1h40) pour voir le groupe phare de la scène électro-dub du début des années 2000. Attente récompensée.

Asaf Avidan
L’un des rares concerts vu en entier (Zebda, Winston.. on veut bien être gentil mais on veut pas être méchant). Sans trop se planter le meilleur set du festival.  Le chapiteau était plein, et il avait raison. Issu de la scène folk-rock israélienne, cette sensation du dernier Printemps de Bourges nous a scotchés. C’était la première fois qu’on voyait le garçon. Voix à la fois haut perchée et puissante, le jeune homme à crête et au look androgyne nous a surtout séduits dans ses morceaux où la guitare se fait psyché, particulièrement en fin de concert, comme il l’a su le faire sur Wasting My Time. Pas le nôtre en tout cas.

Beat Assailant

On avait déjà vu le rappeur floridien aux Charrues, on a pris plaisir à le retrouver au BDM, en clôture de la deuxième journée. Par contre désolé si vous souhaitiez une photo du gars sur scène, mais les batteries de notre appareil photo étaient à plat. Arf, les cons…

Popa Chubby
Le meilleur pour la fin. Le dernier concert du premier jour du festival a envoyé du fat : gros son blues-rock du natif de Brooklyn qui balance des riffs gros comme lui. Car oui, le bonhomme pèse ultra lourd. Peut-être pas autant que Magyd Cherfi, mais presque. Incontestablement le concert de la soirée. « Et encore, nous souffle un fan, il était meilleur il y a quelques années, quand il était plus gros. » Plus gros, sérieusement ?

On a vu

Zebda
On avait croisé les Toulousaings aux Charrues. On ne doit pas être les seuls à les avoir déjà vus cet été : il s’agit du groupe le plus programmé dans les festivals cette année. Sur scène, Mouss, Hakim et Magyd envoient du lourd. Littéralement. En huit ans, les gars ont pris du bide et les jumps se font moins haut. Oualalaradim. Le public lui s’en tamponne visiblement. Nous aussi, mais de Zebda.

Stephan Eicher
Quand il parle, le Suisse a un accent bien bien bien chelou. Limite drôle. Un enroulage de R difficilement définissable. Pour les lecteurs footeux, ça ressemble un peu à la prononciation tahitienne de Marama Vahirua, l’attaquant pagayeur passé par Lorient. Quand il chante par contre, il n’y a aucune surprise : Stephan Eicheir fait du Stephan Eicher. Combien de temps, Déjeuner en paix, etc. Du classique, du son RTL2. Ce n’est pas de la radio, c’est de la musique. La lose un peu quand même pour lui : son concert a eu lieu en pleine averse.

Black Seeds
Les Néo-zélandais faisaient partie des groupes à aller voir ce week-end. Recommandation justifiée. C’est pas trop trop notre trip à Bikini (reggae-dub-funk) mais ça a le mérite d’être carré.

Charlie Winston
Il y a deux types de mamans au Bout du Monde. Les mères babos, et les autres, celles qui portent des K-way et des sacs à dos Décathlon. Cette dernière catégorie, on l’a surtout remarquée pour le « beau » Charlie devant la scène Landaoudec. Le concert du week-end qui a réuni le plus de filles, mamans et jeunes ados. Un moment Kinder Chocolat.

Anthony Joseph
=Teddy Riner+Ben Harper.

Salvatore Adamo
Une fille, seins nus, sur les épaules de son mec pendant au moins deux titres. Réponse de l’intéressé : « Merci pour ce joli tableau ».

Youn Sun Nah
Si vous ne connaissez pas le site du Bout du Monde, on vous explique brièvement. Il y a trois scènes : la principale pour les têtes d’affiche, la seconde pour les un peu moins têtes d’affiche et le chapiteau pour les trucs bien calmes. Le genre de truc que tu peux amener tes parents, ils seraient ravis. Youn Soun Nah par exemple, ils auraient kiffé. La Sud-coréenne, ouvre la journée du samedi avec un guitariste un peu fou – prénom Ulf, le genre à jouer de la six cordes avec une bouteille de limonade, littéralement – un accordéoniste et un contrebassiste. C’est sympa, c’est frais, la meuf a un très bel organe. Pour situer un peu, ça ressemble à du Joan Baez, en gros. Avec en prime une reprise de Metallica, Enter Sandman, version jazz. Pas mal du tout.

Zita Swoon
La dernière fois qu’on avait vu le groupe belge au Bout du Monde, c’était pour une création avec Miossec. Ce week-end, c’est autour des musiciens burkinabés Awa Démé et Mamadou Diabaté Kibié que la formation de Stef Kamil Carlens (l’un des cofondateurs de dEUS) s’est réunie. Verdict ? Plutôt blues, plutôt mandingue. Et plutôt cool.

Jimmy Cliff
A 64 ans, le daron jamaïcain en a toujours sous la semelle. Bien entouré par ses zicos (une palanquée !), la tête d’affiche world de ce samedi soir nous a offert du reggae Rasta Rockett, qui plaît aussi bien aux enfants qu’aux parents. Et les ados ? Si c’est bientôt la rentrée (moins d’un mois avant la reprise des cours, ahah), ils sont pourtant déjà sur les travaux pratiques. Toncar, collage, roulage : 10/10.

Earth Wind & Fire
« Jim ? Oh, Jimmy ? Jimmy Cliff ? » A l’espace presse, une bande de bénévoles paraissent surpris, ils voulaient se prendre en photo avec Jimmy Cliff qu’ils viennent de croiser et celui-ci a refusé. Bon, normal qu’il ait été un peu vexé en fait, vu qu’il ne s’agit pas de Jimmy Cliff mais d’un membre d’Earth Wind & Fire qui vient de finir sa conf’ de presse. Un gars vieux, black, avec une casquette old school, en même temps… Ça nous a rappelé ce moment LOL il y a quelques années aux Charrues, avec des mecs dans le public pour les Pretenders qui avaient réclamé entre chaque chanson  le tube I Love Rock’n’Roll. C’est de Joan Jett ça les gars, pas des Pretenders… Le concert d’EWAF sinon ? Ben pas mal du tout en fait, bien funky groovy baby, c’était juste programmé un peu trop tôt pour se mettre vraiment dedans, dommage. Les Ricains peuvent quand même dire un grand merci à Intouchables de les avoir sortis de l’oubli, hein.

On a zappé

Agnès Jaoui
Un grand merci aux élus locaux et à leur discours à rallonge qui, lors du pot d’inauguration du festival, nous ont permis d’éviter la bossa d’Agnès Jaoui. Habile.

Poly Rythmo
Ce groupe, qui a ouverte cette treizième édition, a un nom de médicament (deux comprimés de polyrythmo tous les matins pendant 10 jours), une formation béninoise qu’on a zappée car on était sur les campings à faire connaissance avec des rastas blancs. Dread is not dead.

Textes et photos : Bikini