RÉVÉLATION D’ART ROCK 2011, BUMPKIN ISLAND EST À CARHAIX CE WEEK-END. SÉLECTIONNÉS POUR LES JEUNES CHARRUES, LES DEUX FILLES ET SIX GARÇONS S’APPRÊTENT À PROPOSER LEUR POP FOLK À KÉRAMPUILH. SUR BIKINIMAG.FR, LE COLLECTIF RACONTE SON FESTIVAL, JOUR PAR JOUR.

Dimanche 17 juillet : « Sortir les chevaux »
« Il est temps de penser à autre choses. Bumpkin Island n’est certes pas le lauréat des Jeunes Charrues 2011 (bravo à Jesus Christ Fashion Barbe) mais le lâcher prise est tel en ce dimanche pluvieux, comme vendredi et samedi d’ailleurs, que plus rien ne nous fait vraiment tilter. Ce matin, on a fait notre second et ultime concert au village camping, dans une ambiance… festive, avec les festivaliers sortis brusquement de leur sommeil.
Mine de rien, malgré notre peu d’excès qu’il soit alcoolique ou d’un autre ordre, ce week-end fut harassant pour tout le monde. Depuis lundi, chacun a préparé pour le mieux cette échéance et sans le vouloir, les nerfs ont fini par prendre le dessus, entre attente, impatience et fébrilité. C’est pour cela que ce soir, chacun va vraiment se lâcher dans l’équipe, sortir les chevaux, terminer sur une bonne et grosse sensation !
Durant ce week-end, on aura éprouvé la pluie comme les autres festivaliers, on aura subi la météo, les échéances et les contraintes technico-logistiques. On aura dormi en tente et on aura couru après l’hospitalité carhaisienne. Mais diable quelle force peut-elle obliger nos organismes vieillissants à assumer de tels actes de bravoure ?! Il est temps que le festival se termine les amis, car nous ne survivront pas longtemps dans cet environnement hostile !
Je crois que le temps est venu pour nous de remercier tout le monde. On va s’atteler à l’écriture de l’album et on vous retrouvera pour de belles échéances à l’automne ! Malgré sa volonté, le groupe n’aura point eu l’occasion durant ce week-end de poser en Bikini, n’en déplaise à Alain Gillot-Pétré ! »

Samedi 16 juillet : « Tout le monde en prend plein la face »
« Vendredi, il est 2h du mat, alors que tout le monde pionce paisiblement, David Guetta fait voler en éclat le calme régnant au sein du campement et réveille l’ensemble de la troupe. Ce matin, dur réveil à 8h pour les balances. L’exercice est particulièrement difficile le matin, les voix accusent le coup à cause de la fatigue, du manque de sommeil et de l’ingurgitation de vin. Balances terminées, ça sonne ! S’en suit une session acoustique avec une reprise de Sunday morning et les interviews.
Puis l’attente… En début d’après midi, l’insouciance est de mise et les blagues sont légions. Les heures défilent et une sournoise montée de stress s’empare de nous tous tandis que Dj Zebra assomme tout le monde avec une reprise d’AC/DC en mode biniou.
18h15, la pression de l’évènement se fait de plus en plus sentir. Cela se traduit par les maux de ventre, une envie de vomir. Chacun tente laborieusement d’évacuer comme il peut le stress. Direction la scène. La pression monte encore et une éclaircie semble nous signifier de joyeux augures. 19h15, il est temps de se jeter dans l’arène. L’organisation nous fait l’honneur de placer l’alter-mondialiste de TF1 Yannick Noah en face de nous. Génial ! On va lui faire bouffer ses tongs au pépère.
Le concert ? Un pied monumental ! On a fait le choix d’envoyer le boulet dès le début avec Out of control, ne pas attendre pour faire monter la sauce ! Le public est présent, amical, chaleureux, sympathique. Tout se passe pour le mieux et la pluie vient illustrer à merveille l’explosion apocalyptique qui ponctue Alone. Tout le monde en prend plein la face : chanteurs, chanteuses, matos. Le concert se fini sous les meilleurs auspices.»

Vendredi 15 juillet : « La panoplie du Capitaine Haddock »
« Il est 16h43 : RN 164, prendre la sortie Carhaix. Centre-ville suivez la direction ‘Parking Handicapé’, puis accès parking prod (oui les artistes cohabitent avec les handicapés). C’est bon ! Bumpkin island is in da place ! Et notre arrivée coïncide avec l’arrivée de la pluie. Houra! Le temps de planter la tente, gonfler le matelas et d’enfiler la panoplie du Capitaine Haddock, nous voici sur le site.
L’humidité ne semble pas altérer la motivation des festivaliers mais les premières notes de Soprano nous font grincer des dents. Passé les premières sensations d’humidité, il est temps de rejoindre l’espace presse pour une interview, finalement reportée à demain. Entre temps, on s’attelle à marteler notre propagande dans les moindres recoins du festival : toilettes, bars, infirmerie… L’objet de cette journée sera d’ailleurs principalement axé sur le matraquage bumpkinienne ! De l’affiche sur toutes les grilles et des stickers sur tous les enfants!
Avant de rejoindre le reste de l’équipe dans l’espace presse, je croise Foals au complet, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. On reste fan comme dirait Obispo. A quelques mètres, Eddy Mitchell est en conférence, c’est ma mère qui va être contente.
Ce soir, on va aller voir quelques concerts : Foals, Cold War Kids, David Guetta… nan je déconne mais on va rester sérieux car demain, balance à 9h pour un concert à… 19h15. Entre les deux : interviews, vidéo…
Malgré le fait d’être une petite virgule dans cette grosse machine, l’idée de jouer ici demain me rend tout chose. Mais plus exactement, cette soirée du vendredi va être l’occasion pour nous de dégoter un endroit où il sera possible de boire du blanc, gratuitement, sereinement et durant toute la fin du festival. »

Jeudi 14 juillet : « Des écussons Harley Davison »
« Ah ces popeux ! Une nouvelle fois, leur frêle nature se dévoile au grand jour. Notre chanteur par exemple, il y a encore quelques semaines, il était le plus enthousiaste d’entre nous pour planter sa tente dès le jeudi et aller jumper devant Snoop Dogg. Mais aujourd’hui, pour une sombre histoire de gardiennage canin et de sommeil à rattraper, il se défile ! Moi même, j’étais d’attaque pour me coltiner les quatre jours, faire de la relation publique comme on dit et au dernier moment, mon penchant pour la récupération sur canapé a pris le dessus.
Il est vrai que ce début de semaine fut intense pour nous. Hier encore, nous travaillions nos vocalises tous ensemble, afin de rabibocher nos harmonies et nos timbres (je ne parle pas de philatélisme là). Bref, après trois heures de « Ma Mè Mi Mo Mu » et de « La La La La La La », nous sommes parvenu à une telle communion que la Vierge Marie nous est apparue !
Mais non vraiment, la raison de ce défilement est sans doute ailleurs. En effet, le heavy metalleux est au popeux ce que le Big Mac est au végétarien. Et le spectre de Scorpions, avec ses 43 amplis Marshall, ses guitares Flying-V et sa forêt de cymbales, a eu raison de notre motivation.
Néanmoins, notre vaillant et dévoué claviériste, qui est également le dictateur de service au sein du groupe, n’a pas tenu compte de ces considérations pour braver les affres de la musique germanique et des écussons Harley Davison afin d’aller vendre les bienfaits de notre musique sur votre organisme. Mais promis vendredi, les choses sérieuses commencent pour le gros de la troupe. Arrivée en ordre dispersé avec au programme: dépliage, flyage, collage, bizutage et d’autres choses en « age ». »

Mercredi 13 juillet : « Sortir l’artillerie »
« La pop gentillette et intimiste (petit bras diront les mauvaises langues) est rarement appropriée aux festivals d’envergure. Bon, à part Radiohead peut-être mais là c’est différent…
35 minutes de concert à concocter. Comenkonfé pour accrocher et séduire en si peu de temps ? Confection de la set-list, les habitudes changent et on ne va pas trépigner pour sortir l’artillerie ! Deux filages plus tard, le son est réglé et le set est calé.
Debriefing, pause, pique-nique improvisé (comme toujours) dans la loge adjacente à la salle de répé : baguette, charcuterie, beurre, pâté et vin rouge. L’heure des derniers réglages logistiques : Qui amène la tente ? Qui s’occupe du réchaud ? Et pour la toilette, comment ça se passe ? Qui va le jeudi pour récupérer les pass ? Toi ? Cool ! Et tu peux monter la tente steup ?
On repasse le set une fois pour l’assurance. L’intention est là et les transitions sont rodées ! Tout est under control, il est l’heure de s’attaquer à cette reprise spécialement préparée pour le rendez-vous carhaisien (surprise !). 0h32, fin de la répèt’, tout le monde regagne son lit. J-1 avant le début du festival ! »

Bumpkin Island, le samedi 16 juillet, à 19h15, sur la scène Jeunes Charrues.

Retrouvez ici le portrait de Bumpkin Island, paru dans le numéro d’été de BIKINI.